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Transition énergétique en Algérie : Défis et perspectives

Transition énergétique en Algérie : Défis et perspectives
27-03-2022

La diversification du mix énergétique constitue l’un des enjeux majeurs de la transition énergétique en Algérie, ce qui permettrait de mieux gérer les ressources non renouvelables et de maîtriser la demande interne en énergie.

Cet article, extrait du rapport du plan de relance économique 2020-2024 élaboré par le Gouvernement, traite de l’état des lieux de la transition énergétique en Algérie, ses perspectives, ses étapes et ses enjeux ainsi que des efforts consentis pour prolonger durablement l’indépendance énergétique du pays et générer aussi une dynamique de développement économique dans son sillage.


État des lieux et perspectives

Selon le rapport du plan de relance économique 2020-2024, élaboré par le Gouvernement, le gaz naturel est la principale source d'énergie en Algérie avec un taux 65% du mix énergétique, tandis que le pétrole ne représente 35%. Cette énergie (le gaz naturel) est la principale source de production d'électricité avec un taux de 99%, s’ajoute à cela sa forte utilisation dans les activités industrielles. De ce fait, la consommation nationale augmente fortement sous l’influence de la croissance démographique alors que la production stagne.

L’Algérie dispose d’un important gisement solaire, considéré comme l’un des plus importants au monde, avec une durée d’insolation de 2500 à 3600 H/an.

La transition énergétique repose sur le développement d'une filière nationale des équipements de production d'électricité renouvelable, notamment solaire. L'importation de panneaux solaires, par exemple, est très coûteuse pour importer l'énergie utilisée pour les produire. Ainsi, la véritable exploitation de l'énergie est la production de ses propres moyens. Comme première étape, cette opération devrait être financée par les revenus actuels du pétrole et du gaz, ce qui se traduit par le renforcement de l'exploration et l'amélioration des revenus des champs existants d'une part, et l'amélioration du développement pétrochimique et du raffinage d'autre part, dans le but d'arrêter les importations de carburant à la fin de 2021.

La transition énergétique ne peut s’appuyer que sur le développement d’une industrie nationale des équipements de production d’électricité renouvelable, notamment solaire. Importer un panneau solaire, par exemple, revient à importer l’énergie ayant servi à le produire. Une réelle indépendance énergétique consisterait donc à produire ses propres moyens de production d’énergie.

Par ailleurs, les hydrocarbures font également partie du plan de la transition énergétique. En effet, leurs exportations permettent de dégager des ressources financières nécessaires au financement de cette transition. Le secteur des hydrocarbures devra donc se développer selon deux axes : un renforcement des efforts d’exploration du territoire et d’amélioration des rendements des gisements existants afin de renouveler nos réserves et renforcer nos capacités de production d’une part, et une meilleure valorisation de ces ressources énergétiques par le développement de la pétrochimie et du raffinage d’autre part. L’objectif est d’arrêter l’importation des carburants à fin 2021.


Les étapes de la transition énergétique et ses enjeux

Selon les recommandations du rapport, le succès de la transition énergétique nécessitera un environnement propice à l’innovation et à entrepreneuriat. Le recours aux nouvelles énergies renouvelables devra par ailleurs s’accompagner du développement de filières industrielles compétitives au niveau international.

En 2011, le Gouvernement a lancé un programme de développement des énergies renouvelables et d’efficacité énergétique qui consiste à installer une puissance énergétique d’origine renouvelable de près de 22 000 MW entre 2011 et 2030 dont 12 000 MW seront dédiés à la demande nationale en électricité et 10 000 MW à l’exportation.

En dépit de l’importance qui lui a été accordée, ce programme n’a pas atteint ses objectifs. Le but initial de 40% de la production électrique d’origine renouvelable à l’horizon 2030 a été revu à la baisse, en 2015, à 27%. L’Algérie vise à réaliser cet objectif dans les délais fixés.

Afin d’accélérer le développement des énergies renouvelables, un Haut-commissariat aux Energies renouvelables, rattaché au Premier ministère, et un Ministère de la Transition énergétique et des Energies renouvelables ont été créés en 2019 et 2020 respectivement. La feuille de route de ce nouveau ministère prévoit d’atteindre un taux d’intégration dans la production d’électricité de 30% à l’horizon 2030 en commençant par la mise en œuvre de 1 000 MW d’électricité renouvelable.

La feuille de route s’attache également au modèle de consommation énergétique en fixant un objectif de 10% d’économie d’énergie à l’horizon 2021. Les deux plus importants foyers d’économie d’énergie sont les transports et l’habitat. Afin d’atteindre cet objectif, il est prévu de placer 100 000 chauffe-eaux solaire en 2021 permettant d’économiser jusqu’à 40% d’énergie. En termes d’industrialisation, cela offrirait un débouché à la production locale de chauffe-eau solaire.

Dans le secteur résidentiel et tertiaire, il est prévu l’amélioration de l’isolation thermique des bâtiments (100 000 nouvelles constructions par an et réhabilitation de 50 000 logements par an), l’introduction généralisée de l’éclairage LED et l’amélioration des performances énergétiques des équipements électroménagers.

Dans le domaine du transport, il est prévu la conversion, en 2021, de 200.000 véhicules au GPLC. La fabrication des kits de conversion devraient permettre l’émergence d’un tissu industriel local.

Le développement d’autres carburants alternatifs tels que le Dual Fuel, GNC, ainsi que la récupération des huiles usagées, est sont prévus en 2021. La feuille de route prévoit également le développement graduel des véhicules de transport électriques et l’introduction de seuils de consommation dans le cahier des charges d’importation des véhicules.

La formation et la recherche dans ce domaine doivent être développées. A cet égard, la nouvelle « Ecole Nationale des Energies Renouvelables» lancée en 2020 permettra de doter le secteur du capital humain nécessaire à son développement. 

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